paquebot VILLE DE SAINT-NAZAIRE
Compagnie Générale Transatlantique, 1871 - 1897
Le paquebot Ville de Saint-Nazaire est représenté ici dans son état d'origine, avec une étrave dotée d'un éperon.
Fiche technique
Ville de Saint-Nazaire (paquebot mixte ) 1871 - 1897 materiau de la coque : ............fer anciens noms du navire : .......... type de navire : ..................paquebot mixte type du propulseur : ..............2 hélices année de construction du navire : .1871 nom du chantier de construction : .Chantiers de l'Océan lieu de construction : ............Bordeaux Année d'entrée en flotte : ........1871 Longueur (en mètres) : ............88,50 Largeur (en mètres) : .............12,33 Jauge brute (en tonneaux) : .......2676 Port en lourd (en tonnes) : .......1360 Type de moteur : ..................2 Comp, 4 cylindres 2 superp. Puissance du moteur (en chevaux) : 2600 Vitesse en service (en noeuds) : ..12,5
Histoire
Premier d'une série de 3 paquebots construits pour desservir la ligne Saint-Nazaire-Colon-Valparaiso. Etrave à éperon. Sister-ships : VILLE DE BORDEAUX (1871) et VILLE DE BREST (1871) Mis en service en janvier 1871 sur la ligne du Mexique. Affecté en janvier 1872 à la ligne de Valparaiso. La ligne est fermée en 1874. Est complètement transformé en 1874-75. Eperon supprimé. En janvier 1876, est affecté à la ligne de Colon. En 1879-80, reçoit de nouvelles chaudières puis est affecté temporairement aux lignes d'Afrique du Nord. Revient sur la ligne du Mexique en juin 1882. Dessert aussi Colon. De septembre 1886 à septembre 1888, après un nouvel intermède méditerranéen de quelques mois, est affecté à la ligne d'Haïti. Fin 1888, reçoit de nouvelles chaudières, après quoi il dessert de nouveau l'Afrique du Nord pendant 4 ans, de 1891 à 1895. En février 1895, est affrété par l'Etat pour transporter des forçats à Cayenne. Parmi ceux-ci, figure le capitaine Dreyfus. Retourne sur la ligne de Colon en avril 1895 puis est utilisé comme stationnaire aux Antilles. Le 6 mars 1897, au cours d'un voyage entre New York et les Antilles, une voie d'eau est découverte et s'aggrave sous l'effet d'une tempête. Le navire est abandonné. Sur 83 passagers et membres d'équipage, 4 seront recueillis le 13 mars par la goélette américaine HILDA (?) et 14 autres par le vapeur britannique YANARIVA.
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Enfin j'ai une trace du "Ville de St Nazaire" en tant que bateau de transport de bagnards.
On mettait 3 mois pour aller en Guyane et cinq mois, en Nouvelle Calédonie.
Les conditions d'hygiène et l'entassement y était si déplorable, que la Marine fit construire des bateaux adaptés, le Magellan et le Calédonien, transportant 450 marins et soldats, 66 officiers, 400 condamnés parqués dans les batteries hautes et basses, dans des cages grillagées équipées d'un banc de bois fixe, d'un
hamac pour deux. les fers sont toujours utilisés, les hommes punis, ont les mains attachées dans le dos à un barreau.
Les, trop tristement, célèbres cages de ce navire, à travers lesquelles passaient des tuyaux remplis de vapeur qu'on lâchait sur les "encagés" pour les calmer.
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cages du ville de St Nazaire |
Le transport des forçats, mal géré, s'avéra vite ruineux pour les finances publiques. En 1891, l'État fit appel à la Société Nantaise de Navigation qui arma le "ville de St Nazaire", le Calédonie et fit construire "Le Loire". Ce dernier coula pendant la guerre de 1914-1918. Le seul bateau bagne qui demeura jusqu'à la fin du bagne fut "La Martinière", ex "Duala", navire allemand de 120 m, construit en 1912 à Liverpool, cédé à la France selon les clauses de l'armistice.
Comme ces deux derniers le "Ville de St Nazaire, sortait des chantiers navals de "l'Océan", de Bordeaux, mais construits à St Nazaire, aux anciens chantiers Scott, installés à Penhoët.
Le "Ville de St Nazaire" fut aménagé pour transporter cent soixante-dix passagers, dont cent vingt en première classe. Vera-Cruz étant sa destination inaugurale, en 1871.
Voyage effectué en passant par le détroit de Magellan, réputé, à cette époque, comme inaccessible à la navigation régulière.
Il revint à Saint Nazaire et, le 30 mars 1872,il repartait pour son affectation définitive: la ligne de l'Amérique centrale, Panama / Valparaiso.
Il subit plusieurs réparations et aménagements entre juillet et octobre 1879.La ligne n'étant pas rentable, il est affecté à celle des Antilles, en 1881.
Fin 1884, début 1885, il est de nouveau à Saint Nazaire, pour transformation de ses machines.
Le 2 avril 1887, il s'échoue aux Iles Génaïves ll est renfloué sans avarie et la même année, est de nouveau en France.,
Le 12 mai 1887,il participe au renflouement de "La Champagne" échouée sur la plage d'Arromanches, après son abordage avec le "Ville de Rio".
Le 1er janvier 1888, sauve l'équipage du vapeur anglais "Bengale" coulant bas d'eau.
Le 29 février 1888, il est, lui-même abordé dans le bassin de l'Eure, par le vapeur "Marguerite Franchetti: avaries à la passerelle.
Le 15 mars 1895, il appareilla de l'Ile de Ré avec un convoi de forçats, dont le Capitaine Dreyfus. De ses voyages précédents, 1889, 1890, et les autres pour la Guyane, il n'est pas fait mention, pas plus que des transformations effectuées, en vue de ces transports.
En 1897, une voie d'eau contraint les passagers et l'équipage (de pauvres nègres recrutés à la Martinique) à l'abandon du navire, vers les îles Génaïves, à 75 milles au large du cap Hattéras, il faisait route de New York aux Antilles.
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trajet du "Ville de St Nazaire
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dans le cercle rouge lieu approximatif du naufrage
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Pendant six jours, équipage et passagers, embarqués dans plusieurs canots, dérivèrent, entre mer et ciel, en proie aux affres de la faim, du froid et de la folie. Soixante huit sur quatre-vingt-cinq personnes périrent.
Le sort de ce navire et de ses passagers, n'eût d'égal que la souffrance qu'il fit endurer aux malheureux bagnards "encagés" dans ses flancs.